rationaliste

Carte d'identité

Prénom : Valérian, un prénom qui à l'origine signifie "être courageux". Comme si ses parents avaient senti ce que Val devait devenir, ce que Val devrait devenir, au moment de le baptiser.
Âge : 29 hivers passés déjà, mais lui-même se sent bien souvent comme un enfant désemparé que l'on a poussé d'une falaise pour mieux lui apprendre à voler.
Date de naissance : 21 décembre de l’an 160, au solstice d'un hiver glacé qui aura coûté bien des vies aux plus fragiles de la Cité.
Lieu de naissance : le Pôle et ses méandres. Valérian pousse son premier cri dans le sein de la Citacielle, tandis que sur les vitres claires la froideur laisse de la buée.
Statut civil : Valérian vient de rompre ses fiançailles et ne sait pas encore vraiment s'il regrette cette liberté ou s’il revendique son fardeau.
Occupation : Cherche un équilibre à ses jours.

Caractère : Loyal jusqu’à la démesure – Intègre – Soumis à son clan – Perdu dans ses propres pensées – Ignorant des enjeux du monde – Docile face à tous ceux qui savent – Solitaire rêveur maladroit – Ami fidèle, amant maudit – Protecteur de tous les fragiles, ceux qu’on a pas assez choyés – Mélancolique de souvenirs qu’il n’aura pas pu se forger

Histoire

Engeance (21 décembre 160) – Anastasie pousse un cri blanc dans la tourbe noire de la nuit. Il est son fils, son premier né. Quand on le pose sur sa poitrine, elle jette un regard éperdu à Solal penché au-dessus d’elle. L’enfant est fort, vaillant. Il portera le nom de Valérian et fera la fierté du clan.
Quand on naît parmi les Dragons, rien n’est trop laissé au hasard. Une ronde infinie couvre l’enfant qui, s’il veut trouver sa place, devra bien s’aiguiser les griffes.

Rassurance (160-171) – Valérian est un enfant calme, sans bruits, sans remous, sans colères. On dit qu’il est un bon garçon, on déplore sa timidité et ce côté un peu rêveur lorsqu’il plonge les yeux dans le ciel. On aimerait qu’il soit bien là, à développer son instinct et sa force à chasser les bêtes. Mais le blondinet est ailleurs, dans un monde où on ne l’oblige pas à être fort pour être grand. Soucieux d’empêcher qu’il se perde en un millier de fils de rêve, ses parents l’envoient à l’école après qu’un énième précepteur se soit arraché les cheveux.
C’est là qu’il y rencontre Alphonse, son seul et son meilleur ami. Alphonse le Mirage aux yeux sombres, dissipé comme un feu follet. Celui qui voit, derrière l’armure de docilité impuissante, la vérité dans ses prunelles. Malgré leurs évidentes différences, les deux garçons deviennent vite deux inséparables, Dragon rêveur, Mirage entier. Leurs grands cœurs se trouvent un écho qui ne connaîtra pas d’égal. Dans le froid de la Citacielle, leur amitié devient foyer qui vient réchauffer Valérian face à la lourde pression Dragon.
Toujours plus lourd, toujours plus fort. Chaque nouveau jour est un nouvel appel à ce que le blond aie ses Griffes, lui qui ne songe qu’à être enfin et à rejoindre son cher Alphonse pour ensemble parcourir le monde.
C’est lors de leurs expéditions que les deux garçons tombent sur elle. Dans les dessous de la cité, pris au piège par un Narcotique, ils font la connaissance d’Adèle. Elle n’est pas de leur milieu, elle n’est pas d’un des clans si nobles pour vivre dans les hauts quartiers. Ou plutôt, elle ne l’est plus. A trois les enfants parviennent là à sortir de ce mauvais pas. Valérian se méfie de la déchue, celle qui a quitté la Citacielle, la chroniqueuse au visage fin. Mais Alphonse voudrait la revoir, alors ils se recroisent souvent, tous les trois, en cachette, dans les bas étages. Et, sans qu’ils ne comprennent comment, elle devient ce qui leur manquait. Un troisième penchant au triscèle, l’amie qui vient équilibrer ce duo déjà éprouvé par quelques années sur les bancs.
Ils ne sont plus deux, ils sont trois. Ils sont trois et Valérian peut, dans le temps qu’il passe avec eux, desserrer un peu le collier de l’existence qu’on lui inflige pour simplement pouvoir rêver.

Adoléance (171-179) – Ses rêves se seront étouffés. Il n’est plus un enfant, non. On le lui a bien fait comprendre. Il n’a pas le droit de pleurer, il n’a pas le droit de rêver. Il doit juste se montrer digne. L’héritage de son patronyme, de sa famille, de tout le clan, repose sur ses faibles épaules ; c’est un poids qui lui est trop lourd.
Ses amis deviennent peu à peu les seules échappatoires tangibles à un quotidien étouffant. Oui, ses Griffes se sont éveillées, et elles sont bien plus fortes que lui. Dans sa famille, depuis longtemps, il n’a pas été engendré de Dragon aussi puissamment brut, un tel déploiement d’énergie que la douleur qui se fait suivre pourrait bien suspendre les souffles. A l’époque où l’on veut être insouciant, Valérian se doit d’enfiler le costume qu’on a fait pour lui, celui du bon Dragon parfait qui est au service de Farouk.
Alors il Chasse, oui. Sa dévotion est sans égale à ce système qui lui dévore son âme d’enfant de l’intérieur. Combien de fois rentre-t-il accablé, auprès d’Alphonse ou bien d’Adèle, combien de fois sur ses cils blonds que la neige est venue troubler se tapissent des larmes amères qu’il a retenues de couler ?
Le Pôle ne fait pas de quartiers à ceux qui sont faibles et rêveurs. A ce titre, sans doute qu’Alphonse aurait bien plus sa place que lui. Lui Valérian, lui le sensible, qui ne peut s’empêcher, chaque fois qu’il lacère de ses Griffes le monde, de penser qu’il détruit trop fort.
Pourtant il fait ce qu’on lui demande. Par honneur, par lâcheté peut-être. Parce qu’il ne connaîtra rien d’autre. Il s’endurcira, il le faut, avant que l’hiver ne l’emporte comme un triste flocon d’argent.

Atterrance (179-181) – C’est arrivé sans prévenir, alors qu’il rentrait de la Chasse, lorsqu’il avait le nez enfoui dans ses propres contradictions, sa révolte qui ne gronde jamais et qui se transforme en faiblesse. C’est arrivé sans prévenir, comme un papillon sur une crête, en posant ses yeux sur Adèle.
Il est tombé amoureux d’elle.
Elle qui est sa meilleure amie, dans l’équilibre tripartite de leur triscèle impérissable. Il est tombé amoureux d’elle, son sourire doux, sa beauté folle, il est tombé amoureux d’elle. On dit ‘tombé’ comme si c’était une chute, ça ressemble plus à une glissade qui s’est produite il ne sait quand. Il a glissé, délicatement, de l’amitié vers l’affection et de l’affection vers l’amour.
Valérian ne dit pas tout de suite à la jeune femme qu’il est épris. Il attend que ses sentiments deviennent des poids insupportables, il attend que ses tourments blonds deviennent plus forts que la barrière entre lui-même et les déchus. Et lorsqu’il en parle finalement, elle lui dévoile qu’elle-même ressent ces maux que l’on ne décrit pas. Pourtant rien ne se passe. Attirance, errance, inconséquence, les deux amoureux n’osent pas franchir le pas qui les liera. Par timidité, par terreur, par peur de ce qu’on pourrait penser. Par respect pour Alphonse, surtout. Ils se disent qu’ils auront le temps, une fois que Val aura mûri, une fois qu’Adèle aura grandi. Ils se disent qu’ils sauront plus tard mettre des mots sur leurs amours. Trouver une passerelle entre eux deux, le jeune premier, la belle déchue. Ils auront le temps de grandir, de changer le système des castes pour qu’Adèle remonte avec lui. Ils auront le temps pour tout ça.
Ou peut-être ne l’auront-ils pas.

Exil (181-190) – Car le temps, dans son sablier, ne semble pas jouer avec eux ; avant trop qu’il comprenne comment, Valérian est déraciné.
Sa famille l’envoie sur Totem pour une histoire d’alliance obscure. Il devra les représenter, les Dragons mais aussi le Pôle, sur cette Arche dont il ne sait rien. Le départ est un déchirement, une Déchirure encore plus grande que celle qu’aurait connu le monde. Il quitte sa famille, son cocon. Mais il quitte surtout ses amis. Alphonse aux mille et unes idées. Et son Adèle, sa belle Adèle, celle à qui il a tout promis et qui hante chaque soir ses pensées. L’idée de s’enfuir les effleure, mais Valérian est trop fidèle. Fidèle au clan, fidèle aux siens ; on ne lui a rien donné d’autre à quoi il pourrait s’attacher. Il s’embarque dans l’épopée, ne sachant quand il reviendra ; il promet à son amoureuse qu’un jour ils se retrouveront.
La vie sur Totem est différente, très différente. Le climat est différent. Les gens sont différents. La vie entière est différente. Loin du carcan de sa famille, Valérian se sent respirer et pourrait presque s’adapter à ce nouvel environnement. S’il n’y avait pas l’omniprésence, l’ombre qui planait sur ses jours : c’est bien pour le Clan qu’il est là, il ne doit pas leur faire faux bond. Il sera digne, il sera fort. Il sera le fils des Dragons.
Alors il s’acquitte de son mieux à ces tâches qu’on lui a confiées. Des tâches diplomatiques, souvent. Puis plus insidieusement encore, la protection des totémistes. Sans qu’il ne puisse comprendre quand, les mois sont devenus des années, les lettres d’Adèle sont plus rares, jusqu’à s’arrêter entièrement. La marque de ses deux amis est comme un fardeau sur son cœur qui pèse plus que l’éloignement.
Il attend des mois une lettre qui risque de n’arriver jamais. Malheureux d’être ainsi coupé de celle à laquelle il pense trop, Valérian prend la décision d’ouvrir une nouvelle page de vie. Il sera totémiste d’adoption. Il sort plus, il respire plus grand, voit plus loin et crépite plus fort. En six ans, il développe une vie, et la raison de sa présence sur cette Arche plus ensoleillée n’est plus qu’un lointain souvenir. Ici, loin de traquer les bêtes, il peut vivre en harmonie avec elles. C’est un renouveau pour le blond, le rêveur, le pas assez dur, qui peut reprendre enfin son souffle après des années à porter la voute entière sur sa nuque blanche.
Et puis l’impensable survient.
Une autre fille, une autre femme. Shaé. Une totémiste aux yeux de jade, qui soudainement emplit son être de papillons multicolores. Deux ans à se tourner autour, mais leurs cultures sont différentes, leurs manières de s’envisager ne portent pas le même ressort. Shaé est libre, indépendante, elle ne sera jamais pour lui que la compagne d’un battement d’ailes. Valérian ne veut pas de cela. Il ne la touche pas, ne la veut pas, s’il ne peut pas être son unique. Et qu’elle soit son unique à lui.
C’est pour lui et seulement pour lui, ce mélancolique aux yeux clairs, que Shaé accepte follement de se fiancer, de se marier. Leur union est prévue bien vite pour l’automne 190.

Obsolescence (190) – Les Arches s’effondrent. Les Arches s’effondrent, et avec elles l’espoir d’une vie qui lui appartiendrait. La lettre est arrivée du Pôle pour lui demander de rentrer, lui qui n’y croyait pas, n’y croyait plus, lui qui se croyait enfin libre du corset houleux des Dragons. La lettre est arrivée du Pôle et Valérian ne sait plus rien. Les Arches qui tombent, Shaé qui tremble, la promesse de revoir Adèle. Le libre-arbitre est un venin qui lui a empoisonné l’âme.
Alors il part. Une deuxième fois. Il part retrouver sa prison, renoncer à sa liberté pour trouver dans sa geôle de neige le froid glacé des obligeances. Il part et il rompt ses fiançailles, soudainement bien trop conscient que s’échapper n’était qu’un rêve qu’il a embrassé à plein bras au point de le réduire en cendres. Plus que jamais, Val a conscience qu’on écrit son destin pour lui, qu’on écrit leur destin pour eux, et que chaque être dans sa vie est balloté pour les courants. Ils ne sont que des pions de verre sur l’échiquier de l’existence, et jamais au monde sa famille ne l’en laissera détourner.

Désabsence (190) – En rentrant au Pôle il espère retrouver aussi ses amis, ceux qu’il a laissés derrière lui. Il espère retrouver Alphonse, il espère retrouver Adèle. Au milieu des obligations et des conduites que l’on lui dicte, il espère qu’il y a au moins ça. Mais on n’a pas toujours ce qu’on veut. En presque une décennie d’absence, son amoureuse d’adolescent a oublié tous leurs aveux, consumée par un mal hargneux qui vient lui ravir la mémoire. Quant à Alphonse, il lui en veut, il lui en veut d’être parti, il lui en veut d’être revenu, rien ne semble le contenter.
Sa liberté lui est ravie ; et cette fois, pas d’échappatoire. Dans l’inquiétude désertique des Arches qui viennent à s’écrouler, sa famille compte plus que jamais sur la puissance brune de ses Griffes. Valérian voudrait s’en absoudre, arracher les liens de fortune qui sont rivés à ses poignets. Mais il a passé toute sa vie à quitter les gens qu’il aimait. Maintenant il est bien trop tard pour que son seul retour au Pôle puisse rallumer toutes les bougies qu’il a soufflées en s’en allant.
Valérian n’a plus rien à vivre. La route sera longue jusqu’à lui, jusqu’à trouver qui il veut être. Personne pour lui tenir la main. Comme les Arches qui disparaissent, il ne reste plus rien d’avant. Valérian doit recommencer, une nouvelle fois, une nouvelle page, il doit écrire d’une nouvelle encre l’histoire qui deviendra la sienne.
Mais comment trouver une route lorsqu’on a toujours été guidé, comment retrouver un chemin que l’on ne sait pas arpenter ? Totem, comme une parenthèse, se rappelle à son souvenir, marque des choix qu’il a manqués et des amours qu’il a gâchés.

Valhdia

Prénom : Marie. Mais appelez moi Valh  
Âge : 23 ans, bientôt 24 !
Pronom(s) : elle, mais si vous me dites il parce que mon perso est un il, ça n'aura aucune importance.
Comment connais-tu le forum? par YellowChip qui m’a entraînée dans sa chute.
Commentaires : N'oubliez pas de vous hydrater, c'est important !  

Compléments

Avatar :Max Riemelt
Crédits : kiddressources
Sujets sensibles à éviter : aucun, mais si un jour le cas se présente je saurai vous le dire gentiment.